Locotwister

Voici le portrait imaginaire de Locotwister, cisteur-lecteur de l'ombre du vent :

Vous l'avez deviné, Locotwister ne tient pas en place !

C'est son histoire que je vais tenter de vous raconter. Ses parents Cathy et Philippe se sont rencontrés dans les années 60 à la première surprise partie de leur copain Jérôme. En début de soirée, le Teppaz hurlait des twists, des rocks en français et en anglais.

Cathy et Philippe s'amusaient bien : elle avait eu la permission de minuit et ne voulait pas en rater une ; lui tentait de se rapprocher de plus en plus, mais ce n'était pas facile avec tous ces copains qui dansaient tous en même temps, une fois devant l'un, une fois devant l'autre.

Enfin les slows ! Pendant que les uns s'affalent épuisés sur les divans, les autres vont chercher à boire, et ces deux-là enchainent des slows de plus en plus langoureux, il faut dire qu'elle était la plus belle pour aller danser nights in white satin.

Le temps passe vite à vingt ans en si bonne compagnie. C'est l'heure pour Cathy de rentrer, sinon la semaine prochaine pas de sortie ! Elle lance un salut de la main à tous les garçons et les filles et la voilà repartie sur sa mob twistant again.

Notre Philippe est bien déçu, cette fille-là, elle est terrible ! Il aurait bien aimé prolonger cette soirée un peu plus tard. Il fait contre mauvaise fortune, bon coeur et va se coucher.

Tout seul dans son lit, il revoit la soirée : la gentillesse de Jérôme, la musique, il danse encore, la beauté de Cathy et sa douceur. Longtemps il danse avec elle, danse dans son lit, il se tourne et se retourne pour finalement s'endormir en rêvant de son sourire et de ses cheveux qui dansent, dansent.

Dix ans plus tard, déjà dix ans, Cathy mariée depuis longtemps à Philippe (devenu carreleur amateur de Radio Caroline) et mère de 3 enfants participait au premier radio crochet de la ville et remportait un prix grâce à Vous Les Copains, Je Ne Vous Oublierai Jamais, grand souvenir de sa jeunesse et de sa rencontre avec Philippe.

Jérôme (on lui a donné le prénom de son parrain) arriva neuf mois après le mariage. Il avait fait passer à sa mère une grossesse épouvantable, commençant à gigoter dès le troisième mois et ne s'arrêtant qu'au terme, elle l'avait appelé son Locotwister.

Depuis, il ne cesse de bouger. Rien n'y fait, ni le procès qu'il a intenté à ses parents yéyés, ni la musique classique, ni le yoga, la relaxation, les cistes, la lecture du Monde Diplomatique, la marche nordique, les sudokus et mots croisés, le judo, le mime, la télé, le théâtre et le ciné, la cuisine méditerranéenne, internet, son travail de cheminot, les maquettes, le bricolage, le jardinage, la peinture à l'hawaïle...

Rien ! Il bouge ! Il a même épousé une fille très, très calme pour être certain de ne pas engendrer d'autres Locotwister.